Je vous souhaite la bienvenue sur ce carnet, que vous visitez peut-être pour la première fois, intrigué(e) par la lecture du message ci-dessous !
Voici de quoi il s’agit. Les mardi 31 janvier et mercredi 1er février 2012 auront lieu à Paris les rencontres « Langues anciennes, mondes modernes. Refonder l’enseignement du latin et du grec » (voir l’annonce officielle et le programme ici et ici). Le site du ministère indique que ces journées ont pour fonction d’« accompagner la réforme du lycée et la revalorisation de la série L » et de « valoriser les langues et cultures de l’Antiquité dans le second degré » ; elles « visent à mettre en valeur toute la richesse des langues et cultures de l’Antiquité (linguistique, littéraire, culturelle et méthodologique) et à souligner leur modernité pédagogique et leur capacité d’innovation ».
Une place a été faite dans ce cadre à l’étude des textes par des moyens numériques, ce qui paraît une excellente initiative. Pour ma part, j’assurerai une intervention sur le thème « Les textes anciens et le numérique » (en me fondant notamment sur les séances des séminaires que ce carnet accompagne depuis 2010 : Textes anciens et humanités numériques et Édition savante et humanités numériques). Je reproduis ici la présentation de ma communication.
Dans la construction des humanités numériques, déjà riches de plus d’un demi-siècle d’expérimentations, la rencontre entre la culture classique et les technologies informatiques a été précoce. Mon intention est de présenter les grandes lignes de cette histoire et de mettre en évidence les enjeux principaux de la philologie numérique, entre conservation du patrimoine et esprit d’invention.
Pour situer le travail avec les corpus anciens dans l’évolution des techniques du texte, il faut prendre acte de l’ambiguïté des digital humanities : strictement définies, elles constituent une application heuristique de l’informatique aux sciences humaines et sociales ; dans une conception large, elles participent à une évolution générale et polymorphe de notre société. Or, ces transformations technologiques coïncident avec une crise majeure des études classiques en Europe. La philologie se trouve ainsi confrontée à un défi urgent : réinventer ses outils et, dans le même temps, redéfinir ses méthodes, voire ses fins. Il semble important que ceux qui font vivre les textes aient conscience des possibilités et des contraintes nouvelles.
Notre époque est celle des manifestes et des théories des humanités numériques aussi bien que de leur institutionnalisation. Sur nos écrans, elle doit concevoir des environnements de recherche et d’enseignement. Plus particulièrement, elle doit proposer des éditions et des bibliothèques numériques héritant pleinement de traditions intellectuelles et d’usages disciplinaires, au delà des prototypes et des « incunables numériques » du vingt et unième siècle commençant. Il s’agit d’élaborer les conditions de nos pratiques des textes anciens à l’ère de l’information.
Ce propos général sera suivi d’un atelier pédagogique, « Apprendre les langues et cultures de l’Antiquité avec le numérique ». Delphine Regnard y présentera certains aspects de sa pratique d’enseignante et de formatrice (utilisation d’un réseau social, d’un blog et du tableau numérique interactif).
À quelques semaines du colloque, il nous semble intéressant de consulter les enseignants de latin et de grec présents sur l’un des réseaux sociaux les plus actifs, ainsi que toutes les personnes concernées qui liront ce texte. Notre ambition n’est pas de mener une enquête en forme, mais de recueillir à titre personnel des avis, des témoignages ou des suggestions.
Que pensez-vous des rapports actuels, possibles ou souhaitables entre les textes anciens et le numérique ?
Merci d’avance de toute réaction que vous voudrez nous faire partager dans les commentaires à ce billet, via les réseaux sociaux ou par courriel. Au plaisir de vous lire et d’échanger avec vous !
Aurélien Berra | profil @aurelberra courriel
Delphine Regnard | profil @drmlj courriel